Depuis quelques années, le terme « licorne » est devenu incontournable dans l’univers des startups. Mais que désigne-t-il exactement et pourquoi fait-il autant rêver ?
Qu’est-ce qu’une licorne ?
Une « licorne » est une startup non cotée en bourse, dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Le terme a été popularisé en 2013 par Aileen Lee, une investisseuse américaine, pour décrire la rareté et l’aura presque magique de ces entreprises innovantes. À l’époque, atteindre ce seuil était un exploit exceptionnel, un peu comme apercevoir une créature légendaire, d’où la comparaison avec la licorne. Aujourd’hui, bien que le terme reste chargé de cette imagerie, le phénomène des licornes s’est amplifié avec l’essor des nouvelles technologies et des levées de fonds importantes.
Ces startups évoluent généralement dans le secteur de la tech, avec des produits ou services à fort potentiel de croissance. Elles réussissent à attirer de nombreux investisseurs qui parient sur leur avenir, souvent avant même qu’elles ne réalisent des bénéfices significatifs. En France, on compte une trentaine de licornes, dont des entreprises comme Doctolib, BlaBlaCar, ou encore Back Market, preuve que l’écosystème tech français se porte bien.
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Pourquoi les licornes sont-elles si recherchées ?
Devenir une licorne est le rêve de nombreux entrepreneurs, car cela représente non seulement une validation de leur modèle économique, mais aussi une opportunité de se développer à une échelle mondiale. Pour les investisseurs, entrer au capital d’une future licorne, c’est l’espoir de réaliser des profits massifs lorsque la startup est éventuellement rachetée ou entre en bourse.
Ce statut repose sur plusieurs critères. D’abord, une capacité à disrupter un marché existant, souvent en utilisant des technologies innovantes. Ensuite, une stratégie d’expansion rapide, parfois internationale, afin de capturer un maximum de parts de marché avant les concurrents. Enfin, une équipe solide, capable de convaincre les fonds d’investissement de la viabilité à long terme du projet.
En France, des licornes comme Sorare (blockchain et jeux) ou Alan (assurance santé 100 % en ligne) illustrent parfaitement ce modèle : une innovation forte et une réponse claire à un besoin émergent, souvent boostées par des levées de fonds spectaculaires.
La valorisation des licornes : un pari sur l’avenir
Il est important de comprendre que la valorisation d’une licorne ne reflète pas forcément son chiffre d’affaires actuel, mais plutôt les attentes des investisseurs quant à sa croissance future. Prenons l’exemple de Facebook, qui, avant même de générer des revenus substantiels, avait atteint une valorisation énorme grâce à la taille de sa base d’utilisateurs. Ce type de valorisation repose souvent sur des métriques autres que les bénéfices : nombre d’utilisateurs, volume de transactions ou encore les innovations technologiques mises en œuvre.
Les levées de fonds successives permettent à ces startups de financer leur développement rapide, mais peuvent aussi entraîner une pression accrue pour réussir. En cas d’échec, la chute peut être brutale, et toutes les licornes ne parviennent pas à transformer l’essai en devenant des entreprises rentables.
L’impact des licornes sur l’économie
Les licornes jouent un rôle majeur dans l’économie mondiale et locale. En attirant des capitaux internationaux, elles dynamisent l’innovation et contribuent à la création d’emplois dans les secteurs de pointe, comme les technologies de l’information, la fintech ou la greentech.
Cependant, ces valorisations peuvent aussi susciter des débats. Certains experts estiment que la « course à la licorne » peut conduire à des évaluations artificiellement gonflées, créant une bulle dans le secteur des startups. Par ailleurs, la dépendance à de gros financements externes peut limiter l’autonomie des entrepreneurs et les forcer à adopter des stratégies risquées pour maintenir la confiance des investisseurs.
Les perspectives d’évolution
Aujourd’hui, certaines licornes continuent d’évoluer vers des statuts encore plus impressionnants. On parle alors de « centaures« , des entreprises qui réalisent plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel, ou encore de « décacornes« , celles qui franchissent la barre des 10 milliards de valorisation. Aux États-Unis, des géants comme Uber et Airbnb ont ouvert la voie, tandis que l’écosystème français voit naître ses propres champions.
Le statut de licorne n’est pas une fin en soi. Pour beaucoup d’entrepreneurs, il s’agit plutôt d’une étape dans la construction d’une entreprise durable. Des entreprises comme Exotec (robotique pour entrepôts) ou Ynsect (protéines à base d’insectes) illustrent la capacité des startups françaises à conquérir des marchés internationaux tout en se concentrant sur des enjeux sociétaux majeurs, comme la logistique ou la durabilité.